Verdon Grandes voies – Récit de stage N°2

Suite au stage Calanque, j’ai proposé à la même équipe de renouveler l’expérience en avril, mais cette fois-ci dans le Verdon !
Après concertation, le weekend prolongé de Pâques a été choisi à l’unanimité.

Quelques semaines plus tôt, j’étais allé repérer et tester quelques voies afin de pouvoir leur proposer un beau programme.

Comme à chaque fois, voici le récit de stage, certains passages étant écrits par les participants eux-mêmes.

Avec vue sur le lac s’il vous plaît !

L’objectif de ces 3 jours était de faire découvrir les gorges du Verdon en expérimentant différents types d’escalade; dièdre, dalle, gouttes d’eau… Mais aussi de confirmer les manipulations des relais et d’acquérir de l’expérience.

Le premier jour, la mise en jambe se fait dans la voie Adieu Zidane (100m), une des voies classiques du Verdon, avec quelques longueurs en 6a et une vue incroyable sur le Verdon et le lac de Sainte-Croix. Nous accédons au pied de la voie par des rappels. Une petite surprise attend les participants … une descente en fil d’araignée de 45m, c’est-à-dire une descente dans le vide sans contact avec la paroi. Arrivés en bas, nous répartissons le matériel, préparons les cordes, et nous voilà partis pour l’ascension. Une belle dalle à gouttes d’eau et une traversée aérienne font quelques frayeurs à certains mais sont quand même appréciées.

Allez une deuxième ?

Arrivés au sommet en début d’après-midi, direction le pique-nique laissé à la voiture. Après une rapide concertation pendant la pause repas, nous décidons de repartir dans une deuxième grande voie, le Hissage nocturne (130m) en 6a+ maximum, la petite sœur de notre première voie, mais un petit cran au dessus en terme de difficulté. Une personne n’a pas souhaité la faire. Pour gagner en efficacité et en rapidité , nous ne formons qu’une seule cordée au lieu de deux, avec notre meilleur élément en leader fixe . Malgré un petit pas ardu qui nous a ralenti, nous sortons de la voie à temps pour assister au coucher du soleil sur le lac de Sainte-Croix.

Jour 1 : Départ 10h par 3 rappels droits, dont un bien gazeux. On attaque en douceur vers midi puis on monte crescendo en 6a+. Après la 3ème longueur, un havre de paix, un relais confort, on prend le temps d'admirer la vue. Avant de faire monter le stress dans une traversée bien impressionnante. On finit en douceur dans une longueur plus facile. 
Arrivés en haut de la voie à 15h15, le temps de se restaurer, de réfléchir 5 min, et nous voilà repartis dans une 2ème grande voie de même hauteur. Suite à un vote unanime, Côme est désigné leader intégral. On enchaine les 3 mêmes rappels avec efficacité et à 17h nous voilà repartis. 
Côme double avec brio toutes les longueurs Au bout de la 4ème longueur doublée, le rythme est un peu ralenti par un pas glissant.  Heureusement que les sangles sont là pour nous tirer d'affaire.OUF !! Encore une bonne traversée plus facile, on sort à 21h, le soleil est en train de se coucher et l'apéro nous attend. Une belle journée. Conditions idéales. Nous sommes rincés. Vivement demain ! 

Des longueurs, encore des longueurs …

Objectif de la journée, une grande voie d’ampleur, toujours parmi les classiques, dans une autre gorge du verdon. Nous voici partis pour l’Offre , officieusement 280m de grimpe pour l’intégrale, 9 longueurs dans un niveau 6a max.

Les premières longueurs s’enchainent sans problème, jusqu’à arriver sur une petite traversée en 5c bien horizontale qui nécessite une bonne lecture de prises. Malgré quelques difficultés de placement, on progresse. Plus haut dans la voie, nous arrivons à la longueur annoncée la plus dure en 6a dièdre, dit grimpe « old school ». Mise en place de quelques sangles pour aider les seconds dans les passages durs, et le tour est joué !

L’équipe est bien fatiguée et a quelques difficultés à avancer dans l’avant dernière longueur en 5c. L’arrivée au sommet sonne comme une délivrance. Heureusement, la marche de retour est tranquille et permet à certains de se remettre de leurs émotions. La soirée est très agréable autour d’un bon repas.

Jour 2 : Lever 8h pétante, décollage pour 8h30, arrivée au pied de la voie à 10h18 après une petite marche d'approche de 10/15 minutes dans un tunnel sombre et obscure.
Départ dans la première longueur, petit échauffement facile mais en mode bucheronnage avec des points espacés. Deuxième longueur: un petit relief en arête nous rappelant une voie réalisée dans les Calanques, avec une belle vue sur le verdon. 3ème longueur avec la fameuse traversée symbolisée par un oubli de dégaine et une perte de sangle au passage. Attention de ne pas dépasser la tête au dessus des points. 4ème longueur : un 6a new school qui tire dans les bras avec un joli vol de Lucas vers la fin. 5ème longueur, balade du dimanche dans le 5a. 6ème longueur : annoncée longueur Phare ! Une très belle grimpe avec du dièdre, fissure, dalle. Première difficulté apparente pour l'arrière du peloton. Mais relais très confort avec le petit pique-nique.
Départ dans la 7ème longueur avec un petit peu de grimpouille puis marche au pied d'un dièdre. 
8ème longueur : joli dièdre, plutôt facile sur le début, puis quelques pas à la fin qui paraissent durs avec la fatigue.
Petite dernière longueur facile pour sortir de cette falaise de 280m. 
Retour par une descente bien tracée, avec quelques toboggans pour certains, un petit passage près du baou pour se rafraichir ainsi que de la faune et de la flore.
Une bière bien méritée nous attendait au parking! 

Un piège calculé

Troisième et dernier jour. L’équipe est bien fatiguée après ces deux jours bien remplis, mais toujours aussi motivée. Nous partons donc pour la Dalle grise (150m), une autre voie classique du Verdon. Il y a un peu de monde sur le rappel donc nous empruntons un autre accès pour éviter l’attente, une descente de prêt de 60m en rappel dans un beau vertical .
Arrivés en bas, l’oubli d’un nœud sur un des brins du rappel a failli nous coûter du temps, heureusement, une cordée au-dessus de nous a pu le défaire. Merci encore à ces autrichiens de passage dans le verdon !

Sans le leur annoncer, nous partons dans les 2 premières longueurs de Cocoluche, voie proche de Dalle grise, mais d’un niveau de difficulté légèrement supérieur. L’équipe a très bien grimpé la veille mais j’ai constaté un petit blocage au niveau mental en raison de la cotation annoncée. Nous partons donc dans une voie de leur niveau mais officiellement annoncée avec un niveau en dessous afin que leur mental ne freine pas leur ascension. Malgré quelques difficultés dues à la fatigue, tout le monde réussit les deux longueurs. Lorsque je leur révèle la vraie cotation, ils sont légèrement surpris que cela soit annoncé aussi dur, mais tout à fait content d’avoir pu s’en donner les moyens.

Nous finissons quand même dans les Dalles grises pour redescendre en niveau et terminer tranquillement la voie. Arrivé au sommet avec la première cordée, je constate que la deuxième cordée est en difficulté à cause des cordes qui sont emmêlées les une dans les autres, résultat d’un changement de leader et d’un transfert de corde mal coordonnée. Il faut une bonne heure pour tout défaire. On ne le dira jamais assez, un relais clair et net permet d’éviter cela.

Problème résolu et deuxième cordée arrivée, nous profitons une dernière fois de ce magnifique environnement.

Nous nous quittons avec pour objectif d’y revenir l’année prochaine pour y grimper des voies d’un niveau supérieur, mais aussi avec l’envie d’aller explorer d’autres massifs tels que le Vercors et pourquoi pas le Maroc. Donc de nouveaux récits et photos en perspective!

Jour 3 : Après un réveil et un rangement efficace du bungalow, nous voilà repartis pour l'ultime grande voie du stage. Après une brève appréhension au départ des rappels, nous enchainons sans difficulté la descente. Aujourd'hui il y avait beaucoup de cordées dans les rappels mais, par un heureux hasard, la voie prévue est libre. Au lieu des deux 5c que nous pensions gravir sans efforts, nous partons en réalité dans 2 longueurs en 6a. Les vautours commencent à tournoyer autour de nous. Et les cordes de rappel pleuvent autour de nous. Après cet échauffement intense, Sarah enchaîne 2 longueurs un peu plus tranquille par rapport au 6a, mais les points s'éloignent un peu. Au vu de l'épuisement général, Théo finit pour la première cordée les 2 dernières longueurs. Hélène crée un sac de nœuds qui mettra une heure à se défaire avec l'aide de Côme. Cette mésaventure nous fait finir la voie à 17h40 au lieu des 15h prévus. Nous sommes contents d'arriver en haut. Cette dernière voie clôt 3 jours intenses dans un environnement grandiose, le Verdon 👌