L’objectif de ce stage de 3 jours était d’emmener les jeunes du club d’escalade Les Randonneurs Du Chéran et du SIPA (Syndicat Intercommunal du Pays d’Albys) découvrir la pratique de l’escalade en extérieur, dans un site d’escalade mondialement connu.
Orpierre est un petit village situé dans les Hautes-Alpes (05), niché à l’entrée d’une gorge. Toutes les parois de cette gorge sont équipées et l’accès à la plupart des falaises se fait à pied en partant du village.
Sans l’aide du SIPA, qui nous a généreusement prêté des véhicules et accordé des subventions, ce stage aurait été difficile à organiser.
Le stage s’est déroulé du 19 au 21 avril 2022 avec 12 jeunes de 12 à 15 ans, 3 accompagnants (dont le Président du Club, Pierre Dupuis) et un moniteur diplômé d’escalade Théo Brigaud.
Voici le récit de ce stage agrémenté de passages écrits par les adolescents et les accompagnateurs eux-mêmes.
Au racine du ciel
Tout le monde était au rendez-vous ce mardi matin. Après un rapide au revoir des jeunes à leurs parents, nous sommes partis en direction d’Orpierre. Un départ matinal nous a permis d’arriver tôt et de déjeuner au pied de la falaise. Pendant que les jeunes se restauraient, nous avons installé des cordes sur le rocher, au secteur Racine du ciel, dans des voies de niveaux de difficulté différents .
Après un briefing sur les risques du milieu et les consignes de sécurité, casque vissé sur la tête et baudrier bien serré, les voici partis pour l’après-midi, sous un beau soleil, à essayer les différentes voies avec plus au moins de facilité. Tous se sont bien donnés dans les voies et n’ont pas démérité. Pour franchir les passages délicats, certains ont pris le temps de réfléchir avant d’essayer différentes méthodes, d’autres ont suivi nos conseils techniques.
A 19h, les jeunes étaient bien fatigués et le froid s’installant, nous avons rangé le matériel et sommes rentrés au gîte que nous avions réservé, le Gite de Mont Garde. L’accueil et le service y sont d’une grande qualité. Les plats faits maison ont été appréciés par tous.
Bien que l’idée de faire un compte rendu de la première journée de stage ait été contesté, en voici un extrait écrit par les filles du groupe:
Arrivée au collège ce matin, départ par en minibus pour 3h de route. Arrivés au Gite, on a déposé nos affaires puis nous sommes repartis à Orpierre. Nous avons pique-niqué, puis ensuite nous avons pu escalader. Un peu de randonnée avec le matériel de la journée, très lourd !!! Il y avait différents niveaux. Au début nous étions au soleil et nous sommes passés à l’ombre. On était content au début de chercher l’ombre au sommet des voies. Et vers la fin de journée, la température a baissé à cause du vent qui s’était levé. Les prises ne sont plus marquées en couleur, mais il y a en plus car le relief en rajoute même si certaines sont plus petites. Contrairement à la salle, c’est plus joli car on aperçoit le paysage, c’est plus impressionnant aussi car il y a de la hauteur. Les plus téméraires ont grimpé en tête sur différentes voies. La première journée a permis de se connaître, de faire des nouvelles connaissances. Fin de journée, un peu d’animation dans le bus pour une place, puis une séance safari 4x4 pour retourner au gite. Un bon velouté, un bon repas avec une belle sauce, même si le riz manquait beaucoup, mais la bonne glace au spéculos compensait.
Une question d’adhérence
Deuxième journée, la météo annonçant la pluie pour le milieu d’après-midi, nous avons décidé de nous lever plus tôt pour pouvoir grimper plus longtemps.
Nous sommes allés découvrir de nouveaux secteurs, “Cascade le mur” et “Cascade les dalles”, afin de changer de style de voies, et pouvoir ainsi expérimenter des types de préhension différents et travailler plus spécifiquement le placement.
L’escalade en dalle oblige les grimpeurs à avoir une poussée de pied beaucoup plus importante pour monter dans la voie, car les prises au niveau des mains ne permettent pas de se tracter. Dans ce type de voie, les pieds sont très souvent posés en adhérence, à plat contre la roche, il faut donc une bonne confiance en soi pour réussir à grimper.
Malheureusement, la pluie est arrivée plus tôt que prévue, vers 13h. Nous avons plié en vitesse le matériel et sommes partis nous abriter dans une grotte pour pique-niquer et aviser de la suite, le temps que l’averse se calme.
Les parois étant complètement trempées, nous avons opté pour une randonnée, une belle boucle, avec en prime une magnifique vue sur les vallées environnantes. Cette randonnée a été agrémentée d’énigmes et de jeux de mots qui ont bien fait rire les jeunes.
Le compte rendu du deuxième jour a été rédigé par le groupe des garçons (beaucoup plus motivés que les filles soit dit en passant) :
Réveil 8h un peu brutal par Pierre, petit déjeuner préparé par les hôtes du Gite, très copieux. Suivi de la préparation du matériel avec le baudrier et le casque. Départ pour Orpierre, nous avons changé de site par rapport à hier, nous étions dans la cascade. Plein de petites fissures, sur un mur lisse. Il y avait un petit ruisseau au dessous du secteur, relié par un sentier étroit. Sur la première montée de la matinée, Lucas a décroché des cailloux mais il a bien réagi en les tenant contre la paroi, le temps que le moniteur vienne les récupérer. Sur les conseils de Théo et Léon, plusieurs élèves ont réussi à finir leurs voies, parce que les prises et les passages étaient difficiles à trouver. La session d’escalade s’est subitement arrêtée suite aux intempéries (pluie et vent). Nous avons récupéré les cordes rapidement malgré la déception de certains. Nous sommes allés manger dans une faille au pied des voies. Des grimpeurs qui rentraient chez eux à cause de la pluie ont été amusés de nous voir manger dans cet endroit couvert. Nous sommes rentrés aux véhicules déposer les affaires d’escalade. Ensuite nous sommes partis faire une randonnée de 3h avec un peu plus de 600m de dénivelé positif et une dizaine de kilomètres. Durant la montée, pour nous occuper, nous avons fait des énigmes. Le paysage est totalement différent de la Haute-Savoie, il est beaucoup plus plat mais vallonné, moins habité, plus sauvage, avec des renards et biches. Une fois arrivés au sommet, nous avons scindé le groupe en deux, la première partie allait continuer de marcher, et la deuxième partie allait courir jusqu’aux voitures pour récupérer le reste du groupe. On a perdu Mouna et Émilie (l’accompagnante) qui n’avaient pas suivi le même chemin. Elles ont fini par nous retrouver en rebroussant chemin et nous ont rattrapé dans la descente. Pour retourner au gite pour prendre la douche et attaquer les jeux de société, durant le retour nous avons exploré un autre itinéraire de bus.
Savoir grimper au sec
Troisième jour, les bagages ont été chargés dans le véhicule, un grand merci à nos hôtes pour leur accueil et nous voilà partis pour notre dernier jour de grimpe. La nuit ayant été pluvieuse, le choix du secteur s’est effectué pendant la marche d’approche en observant les traces d’humidité sur les parois. Nous sommes arrivés au fond de la gorge, sur le secteur Belleric, coté mines.
Nous souhaitions que les jeunes puissent profiter au maximum de cette dernière journée en jouant, lors de leurs ascensions, entre les parties humides et les parties sèches. L’objectif était de faire prendre conscience aux jeunes grimpeurs que, malgré ces conditions où, au premier abord, la paroi semblait glissante, il était possible de grimper.
La baisse d’adhérence devait être compensée par une bonne position par rapport aux prises, autrement dit un meilleur placement (travail technique), et une tenue de prises plus ferme (travail physique). Un autre facteur, et non des moindres, était également à maitriser, le mental. En effet, la pluie rendant les appuis précaires, la peur de la chute se fait davantage ressentir.
Ce dernier jour a permis à certains jeunes de grimper en tête (une personne qui grimpe en tête est une personne qui pose la corde au fur et à mesure de sa progression en plaçant des dégaines sur des points fixés dans la falaise pour assurer sa sécurité). Ils ont également appris comment effectuer la manipulation de haut de voie permettant de redescendre sans laisser de matériel en place.
Ce stage a été l’occasion pour ces jeunes grimpeurs de découvrir les plaisirs de l’escalade en extérieur. Certains ont maintenant davantage envie de progresser, d’autres souhaitent revenir et découvrir de nouveaux sites, des techniques d’escalade et partager un bon moment entre amis.
J’ai été heureux de pouvoir faire partager ma passion à ces jeunes et ravi également de constater leur volonté d’apprendre et leur motivation durant le stage.
Pour conclure, je laisse les accompagnateurs et le Président du Club s’exprimer.
Le mot des accompagnateurs : Le stage a permis de rencontrer des enfants motivés, volontaires, et gentils. Le site d’escalade est magnifique. On a eu la chance, malgré le parking plein, d’avoir les sites d’escalade pour nous. Le premier jour, nous avons pu profiter toute la journée du soleil jusqu’à l’heure du souper. Ils ne se sont ennuyés à aucun moment. Il y a eu une bonne vie en communauté, que ce soit entre eux ou avec nous. Il y a eu une bonne osmose entre les animateurs et les enfants. C’était agréable de voir les enfants essayer, s’entraider dans la difficulté. Il y avait une vraie émulation. Lors de la randonnée, même si certains ont eu du mal à avancer, ils ont tous réussi à finir. Malgré la fatigue, ils ont eu l’énergie d’effectuer une bataille de polochon contre les accompagnateurs avec l’approbation du Président .
Le mot du Président : Une très belle réussite au niveau de l’implication de tous les adultes moniteurs et bénévoles. Ce « travail » en harmonie a été possible tout au long de ce court séjour grâce à un groupe d’enfants très unis et bien participatifs et respectueux.
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