Nouvelle année, nouveau lieu de stage. Après Orpierre, nous hésitions entre Argentière dans les Hautes Alpes (05) et Argentière en Haute Savoie (74).
Finalement, nous avons opté pour le bassin chamoniard.
Cette année nous n’avons malheureusement pas réussi à remplir le stage. Malgré cela, le club qui en subventionne une grande partie, a décidé de le maintenir. Et grâce aux dons des parents en fin de stage, nous avons réussi à équilibrer le budget.
Comme à chaque fois, ce sont les stagiaires qui racontent leur stage et je ne fais que ponctuer leur récit.
Jour 1, Danse entre les Gouttes.
Malgré une météo pluvieuse, nous partons en direction de Chamonix.
Nous suivons les conseils de Pierre F. qui nous indique une falaise abritée de la pluie, la falaise de Servoz, que nous rejoignons pour la matinée.
Nous commençons par une révision des bases de l’assurage en tête et des manipulations de corde en fin de voie puis, bien vite, nos stagiaires se mettent à grimper.
Malgré quelques gouttes venant humidifier périodiquement notre casque, nous profitons pleinement du site.
Après la pause déjeuner, la météo s’améliorant, nous décidons de changer de lieu et allons sur une des falaises les plus exploitées de la vallée, les Gaillands. A la grande surprise de Pierre F., qui a beaucoup pratiqué ces falaises durant sa carrière de Guide de Haute Montagne, la falaise est quasi déserte.
Le rocher à Chamonix est bien différent de celui d’Orpierre. Les falaises sont en granit alors qu’à Orpierre, elles sont en calcaire. De quoi en déconcerter plus d’un !
L’escalade, ici, se pratique davantage avec des pieds en adhérence que sur des prises bien marquées. Le grip est surprenant.
Départ du pôle culturel d’Alby sur Chéran à 9h30. Après 1h15 de route bordée par de beaux paysages montagneux, nous arrivons à la première falaise de Servoz, où nous effectuons les premières montées sous un temps magnifique, contre tout attente, nuageux, chaud, malgré quelques gouttes. Ceux qui le voulaient ont pu partir directement en tête pour poser les cordes, tandis que ceux qui avaient besoin de revoir les manipulations de corde, le faisaient au sol avec Théo.
Le rocher est complètement différent de Orpierre, beaucoup plus adhérant et avec des prises plus franches. A cette altitude on s’attendait à une roche froide et humide et ce n’était pas le cas.
Après le repas et la petite averse, nous avons changé de site et avons pu profiter du soleil en compagnie d’une cordée d’espagnols. On a retrouvé du granite, avec une belle vue sur l’Aiguille du midi enneigée, ainsi que l’étang des Gaillands parfaitement ensoleillé. La deuxième falaise était plus intéressante, plus de hauteur, deux niveaux de difficulté dans la même voie. On avait le site quasiment pour nous. Et sans marche d’approche !! Nous avions de la place sous la falaise pour poser les affaires et se déplacer, contrairement à d’autres sites que nous avons faits.
Après 2h de grimpe sur le 2ème site, nous sommes allés poser les affaires dans notre logement (UCPA Argentière). C’est très grand, repas en quantité et qualité ! L’espace de détente est spacieux.
Jour 2 : Au radar … météo
La météo s’étant dégradée pendant la nuit, nous découvrons au réveil un beau petit tapis de poudreuse. Durant le petit déjeuner, nous étudions les différents sites météo et radars de pluie et, après concertation avec les encadrants, nous décidons de partir faire la via Ferrata des thermes de Saint Gervais, une activité qui peut se pratiquer même s’il pleut un peu.
Nous débutons par un briefing de sécurité avant de nous engager dans la Via Ferrata. La chance est avec nous, la météo s’améliore progressivement et nous finissons même sous un beau soleil.
Pour la plupart du groupe, c’est une première. Une fois terminée, tout le monde a le sourire aux lèvres et est prêt à recommencer malgré la hauteur qui en a impressionné certains et l’effort physique requis. Le cadre est magnifique, la Via Ferrata se situe au-dessus d’un canyon
Nous poursuivons notre journée en allant découvrir un autre secteur de la falaise des Gaillants. Encore une fois, la chance est avec nous, le secteur est désert.
Le réveil était tôt, sous la neige ! Nous sommes partis faire la via ferrata et, arrivés au parking de celle-ci, il n’y avait plus de pluie. Il y avait une super cascade que l’on pouvait admirer tout le long de la via ferrata. Elle était bien physique, surtout sur les bras, et on passait une bonne partie de la grimpe bras dans les barreaux pour se reposer. Nous nous sommes arrêtés à la 2ème sortie car Théo a dit que nous allions perdre la moitié du groupe si nous poursuivions. Il y avait une bonne ambiance d’entraide. Il y avait des passages plus ou moins compliqués, avec des checks d’encouragement.
Après être redescendus en randonnant, nous avons mangé près d’un lac. Mathias s’est amusé à nourrir les canards. Il voulait en attraper un pour le cuisiner (la mission fut un échec). Lors de la première montée, un serpent a été aperçu… ha non c’était un lézard, ouf ! Malgré les topos (petits livrets permettant de se repérer sur la falaise), on ne savait pas dans quelles voies nous grimpions. Nous prenions de temps en temps un peu de pluie mais jamais très longtemps, juste 2/3 gouttes. Mathias voulait poser plusieurs cordes, son courage est félicité pour vouloir aidé le groupe, mais a quand même emmêlé plusieurs cordes. Et après bataille pour se démêlé lui-même, il a réussi a tout remettre en ordre .
L’après-midi, avec le vent et la fatigue, cela n’a pas été facile. Heureusement, le repas du soir avec la bonne douche et les crêpes à la chantilly, surtout la chantilly, nous ont bien réconfortés. On a fait découvrir les choux de Bruxelles à Emma et Mouna, une expérience pas très concluante.
Jour 3 : le grigri météo
Météo capricieuse ; cette journée annoncée belle et ensoleillée est finalement pluvieuse et neigeuse. Nous découvrons à nouveau au réveil une belle couche de poudreuse.
Nous partons donc en direction d’un site abrité, la falaise du Fayet.Comme chaque matin, nous sortons avec nos cordes d’escalade et nos baudriers, tandis que les autres résidents de l’UCPA d’Argentière sortent avec leur ski et snowboard.
Nous serions-nous trompés d’activité ?
Le niveau des voies sur la falaise du Fayet étant un peu plus élevé que sur les sites des deux jours précédents, nous adaptons le programme de la matinée pour certains, et réalisons une initiation aux matériels de rappel et à la descente en rappel.
En milieu de journée, une averse nous oblige à nous abriter sous un préau. Nous en profitons pour faire une initiation aux manipulations de grande voie d’escalade : comment installer un relais, comment assurer ses compagnons de cordée,…
Petit rappel : la grande voie d’escalade est une discipline permettant de gravir des montagnes en plusieurs étapes plus ou moins longues où nos partenaires nous suivent durant la progression.
La météo s’améliore enfin, le soleil ressort, et nous en profitons pour mettre en pratique sur la falaise ce que l’on vient de voir. Nous organisons des cordées de 3 personnes avec un encadrant pour chaque cordée. Léon et Pierre m’ont surnommé le grigri météo (plus de 20 ans d’expérience dans l’optimisme météo). Ces quelques jours nous ont montré qu’il ne fallait pas toujours se fier à la météo. Un ami aimait dire : « Qui regarde la météo reste au bistrot » !
On s’est encore levé tôt ce matin et on a découvert de la neige de partout. Cela ne donnait pas envie d’aller grimper dehors. Après le petit-déjeuner et la préparation du pique-nique, nous sommes partis en falaise et avons effectué de petites trouvailles durant la marche d’approche, un peu de cristal de quartz. Lorsque Pierre F. a dit que certains relais étaient pourris, Anna a pensé qu’ils étaient vieux et lui a dit qu’ils avaient donc son âge… Oups….
Lors des premières poses de cordes par les encadrants ou par certains adolescents, les autres s’occupaient d’aider à disposer les cordes.
Durant la matinée, entre les sessions d’escalade, nous avons appris à utiliser le matériel pour descendre en rappel, plus ou moins vite pour certains.
Le rocher était plutôt froid et les voies dures dans la matinée, mais la météo s’est améliorée dans la journée, avec un beau soleil !
On a changé de falaise pour pique-niquer au soleil ! Nous avons découvert les préférences en matière de bonbon de Emma et observé Mathias tenter d’apprivoiser d’autres animaux.
Après le pique-nique, on nous a expliqué comment grimper en grande voie sur le super relais confectionné par Pierre. Mais comme la pluie est arrivée, nous avons fini à l’abri sous un hall à réviser ce que l’on venait d’apprendre. Ensuite le soleil est arrivé et on a pu repartir sur le rocher pour tester ça en vrai. Lorsqu’une des cordées est arrivée au sommet du relais, nous avons eu un peu peur de la hauteur et d’être pendus dans le vide. Durant la grimpe, Lucie a failli faire de la dissection de lézard en voulant mettre la main sans le vouloir où il était. On est resté longtemps au relais pour continuer à apprendre plusieurs choses, faire monter tout le monde, puis redescendre en rappel.
On est allé visiter le centre de Chamonix, faire le tour des rues commerçantes pour acheter quelques souvenirs. On a découvert qu’il y avait un tunnel sous le Mont-Blanc et que l’Italie était juste derrière. Et que le glacier des Bossons menaçait de s’effondrer si l’eau en dessous n’était pas régulièrement aspirée.
Jour 4 : quand le repli se fait sentir
La météo s’étant à nouveau dégradée, la grimpe en falaise semble compromise. Après le rangement et le nettoyage des chambres, nous prenons la décision de grimper en salle à Annecy pour pratiquer le Bloc tout en nous gardant la possibilité de grimper en extérieur autour d’Annecy si la météo et l’état des falaises le permettent.
Malheureusement, la météo est la même, la pluie continue de tomber et les falaises sont mouillées ! Direction donc la salle de Space Bloc.
Après un grand briefing sur la sécurité en bloc, ainsi que sur la graduation du niveau des difficultés dans la salle, les jeunes se lancent en équipe. Nous leur conseillons de s’échauffer sur des blocs faciles et de monter progressivement en niveau de difficultés. Après 4h de grimpe et une pause repas, les jeunes terminent leur séance mais aussi leur stage bien fatigué. Nous les ramenons au pôle sportif afin qu’ils retrouvent leurs parents.
Réveil dans les mêmes horaires que d'habitude, la neige était au rendez-vous. Nous avons commencé par ranger les chambres (très efficacement d'après Théo) et nous sommes partis vers 9h en direction d'Annecy après une petite bataille de boules de neige. 1h30 de trajet plus tard, (avec de la musique électro !) nous sommes arrivés à Space Bloc à la Balme de Sillingy. Space Bloc est une grande salle de bloc. Nous avons attendu que l'équipe d'encadrants prennent leur café et nous avons chacun fait plusieurs blocs d'échauffement avant d'augmenter graduellement le niveau de difficulté afin de travailler des blocs et des mouvements de plus en plus difficiles. Certains ont passé la matinée sur le même bloc pour au final avoir 4 ampoules sur les 2 pieds! mais réussir quand même leur bloc. D’autres se sont amusés à tester plein de blocs différents. Nous avons fait de belles chutes en essayant des blocs parfois trop difficiles pour nous. Il fallait faire attention quand on tombait à ce qu'il n'y ait personne en dessous et à bien atterrir. Pierre ne voulait pas aller plus loin que l'échauffement. Il y avait beaucoup de magnésie sur les prises et nous devions bien les brosser pour réussir à s'accrocher dessus. Vers 12h30, nous avons pique-niqué dans la salle en regardant Théo et Léon grimper. Nous avons recommencé à grimper. Après avoir rassemblé nos affaires, nous sommes partis en direction du pôle.
Pour conclure, nous avons finalement réussi à profiter au maximum du stage malgré la météo changeante !
Mot de Léon :Beaucoup de plaisir à accompagner ce 3ème stage d’escalade,
labellisé Randonneurs du Chéran. Des jeunes enthousiastes et pas refroidis par
quelques gouttes et deux ou trois flocons éparses, que ce soit sur le rocher,
en Via Ferrata ou en rappel. Et aussi aux Olympiades organisées par l’école des
DJ de l’UCPA !
Mot du Vice-Président :Ce stage programmé pour la 3ème année consécutive avait pour objectif de sortir nos jeunes grimpeurs des salles d’escalade et de pratiquer en site naturel. Après 2 ans dans les falaises calcaires du sud de la France, notre choix s’est orienté vers nos vallées alpines : la vallée de Chamonix. Malgré une météo très délicate, ces 4 jours nous ont permis de visiter 4 sites d’escalade et de découvrir des styles d’escalade très différents : gros dévers sur des schistes à Servoz et au Fayet, dalles de gneiss aux Gaillands et au parc thermal de St Gervais. Tous nos stagiaires ont grimpé en tête, organisé un relais, sont descendus en rappel sur autobloquant, et gravi une Via Ferrata très impressionnante.
J’espère leur avoir transmis un peu de l’amour que je porte à cette vallée et leur avoir fait profiter de l’expérience acquise durant quarante ans de pratique amateurs et professionnels sur ce site.
Mon mot :
J’ai eu beaucoup de plaisir à encadrer les jeunes qui ont su garder le sourire et la motivation malgré des conditions météos difficiles et une adaptation constante. D’autres seraient sûrement restés sous la couette !
Le stage de l’année prochaine est déjà en cours de préparation, avec encore un nouveau lieu !