Des membres du Club d’Albanais Vertical (74) m’avaient fait part de leur désir de réaliser un stage Grande voie. Après deux essais infructueux,
- Stage au Maroc d’une semaine prévu pendant les vacances de la Toussaint 2021 mais annulé à cause de la fermeture des frontières
- Stage dans le Verdon prévu début novembre 2021 mais annulé à cause de la pluie
nous avons enfin pu faire un stage dont voici le récit. Vous y retrouverez certains passages écrits par les participants.
S’initier
L’objectif de ces trois jours était d’initier les participants aux pratiques de grande voie, aux manipulations sur corde, puis de les mettre en situation en leur faisant découvrir le plaisir de grimper en grande voie dans un cadre magnifique. Nous avons grimpé dans différentes calanques (la Ciotat, Cap Canaille, les Goudes), et avons pu tester différentes variétés de rocher.
Le matin du premier jour, nous étions sur le site de couenne de l’Etoile noire pour apprendre et pratiquer les différentes manières de concevoir un relais en sécurité. L’après-midi, direction le Bec de l’aigle afin d’effectuer une grande voie dans du très facile et mettre en pratique les apprentissages du matin.
Jour 1 : Après une bonne et nécessaire révision pour confectionner un relais, départ pour une grande voie facile dans du conglomérat. Après une courte approche en traversée, un réverso a failli finir sa course dans l'eau...Et c'est finalement un chausson qui a rejoint la mer...Une tentative vaine de sauvetage plus tard ...et un petit plongeon pour Côme dans une eau à 12°c, nous commençons la GV facile (cotée 3/4). Le coucher de soleil nous accueille en haut de la voie. Redescente un peu scabreuse, avec l'obscurité naissante. En récompense de cette journées, huitres à l'apéro, blanquette de veau et fondant au chocolat !!
Au milieu de nulle part
Le deuxième jour, nous partons faire une grande voie au Cap Canaille, vue sur la mer et les calanques de Cassis, paysage grandiose.
L’objectif est d’aller faire une grande voie d’un niveau 6a max. J’ai choisi ‘Au milieu de nulle part‘, au secteur ouvreur de Bouse. L’accès au pied de la voie se fait par deux rappels. A notre arrivée au Belvédère, nous constatons que nous ne sommes pas seuls à utiliser les rappels ce qui nous oblige à faire attention lors de la descente ; c’est-à-dire à ne pas lancer les cordes ou faire tomber des pierres sur les cordées situées en dessous de nous. Mais également à prévoir l’arrivée des prochaines cordées lors de cette succession de rappel .
Durant la descente, j’en profite pour discuter avec les autres grimpeurs afin de m’informer de la grande voie qu’ils envisagent de faire. Coup de chance, ils partent sur un autre itinéraire que celui que nous avons prévu. Dans la voie se trouve déjà une cordée mais avec suffisamment de distance pour ne pas faire un bouchon.
Pour cette ascension, nous formons deux groupes de trois grimpeurs en alternant les leaders afin que tout le monde puisse mettre en place un relais et gérer l’organisation de celui-ci lorsque plusieurs personnes s’y trouvent.
Jour 2: Forte sensation en haut de la voie avant de faire le rappel, avec la prise de conscience de la hauteur. Après les deux longueurs de rappel, la tête va mieux, on est plus rassuré, on attaque la première longueur avec un rétablissement en 6a. Le premier de cordée n'arrive pas à le passer. Heureusement, grâce à une sangle posée par Théo, nous avons pu passer le pas. Les longueurs qui suivent s'enchainent plus rapidement et plus de blocage de difficulté. Pour finir, un 6a pas trop dur que tout le monde arrive à passer et acclamations par le public à la sortie de la voie sur le belvédère. Les temps sont respectés, 12h en bas de la voie, 16h en haut ! Qu'est-ce qui nous attend demain ?
Varier le terrain
Pour le troisième et dernier jour, nous partons dans les Calanques des Goudes afin de découvrir un nouveau type de rocher et une nouvelle configuration de terrain. Contrairement à la veille où une centaine de mètres de marche ont suffit pour arriver au Belvédère et descendre au pied de la voie , aujourd’hui nous devons marcher une petite demi-heure, ce qui nous permet de nous chauffer un peu physiquement avant d’attaquer la grande voie.
A l’ordre du jour, enchaînement de deux grandes voies: ‘l’Arête de la cordée‘, une grande voie en 5c max, descente en rappel pour rejoindre ‘le Pas‘ , une grande voie en 6a max, qui rejoint la dernière longueur de l’Arête de la cordée . Cette grande voie permet de s’initier à la course d’arête, le vide se situant de chaque côté durant toute la montée. La sensation de hauteur et de vide est accentuée, le vent qui souffle, tout cela rend l’ascension impressionnante, même pour un habitué. Certains décident donc de ne pas finir la course. Après cette première grande voie, ils redescendent en rappel et nous attendent tranquillement au soleil en admirant le panorama.
La journée se finit paisiblement au bord de Callelongue, un petit port de pêche, face à un magnifique coucher de soleil. Le stage se termine dans la joie et la bonne humeur avec l’envie de se retrouver pour un nouveau stage dans le Verdon !
Jour 3: Après une bonne nuit réparatrice, nous voilà repartit pour notre troisième et dernière journée aux Goudes. Au planning, l'Arête de la cordée et la voie du Pas. Troisième ambiance sur une arête calcaire plein gaz battue par les vents. Petite mise en jambe de 30 min pour arriver au départ de notre périple. Nous voilà partit à 11h58 . Deux longueurs et quelques variantes plus tard, nous repartons fissa dans la voie du Pas. Une première longueur ardue avec un pas technique de traversée sur une bonne dalle. La voie continue sur un beau dièdre et une belle dernière longueur en dalle. Aussitôt arrivés, il est temps de tirer un rappel et de rentrer pour le coucher de soleil sur les Goudes. Merci à notre SUPER GUIDOS THEO pour nous avoir supporté, et pour ce rythme effréné durant ces 3 jours. On repart rincés mais contents de toutes ces expériences grandioses!!